La réforme Fillon, qu'est ce que c'est ?
• LE MONDE | 14.02.05 | •
Le projet de loi d'orientation sur l'école doit être examiné par l'Assemblée nationale à partir du mardi 15 février, date à laquelle sont prévues de nouvelles manifestations. Le ministre de l'éducation nationale a annoncé qu'il retirait du texte les éléments contestés sur la réforme du baccalauréat.
Reculer sur la réforme du baccalauréat pour sauver le reste de la loi d'orientation sur l'école, dont l'examen doit commencer, mardi 15 février, à l'Assemblée nationale. Telle semble être la stratégie adoptée par le ministre de l'éducation nationale, François Fillon, qui a passé son week-end à déminer le terrain, pour finir par annoncer, dimanche 13 février, sur Europe 1, que son projet de loi serait "modifié par un amendement gouvernemental" qui permettra de "ne pas discuter de la réforme du bac" au cours du débat parlementaire.
Un amendement supprimera la limitation à six matières lors de l'examen final, prévue dans le rapport annexé à la loi. Le ministre s'est, en revanche, montré ferme sur son projet de loi, évoquant son expérience de ministre des affaires sociales : "La réforme des retraites, c'était vital pour le pays, sinon on allait droit dans le mur. Sur la réforme de l'école, c'est pareil : il n'y a pas de délai possible."
Les syndicats de lycéens et d'enseignants ont cependant maintenu leur appel à manifester mardi. La FSU a appelé à une journée de mobilisation, le SNES-FSU et la CGT à la grève pour les académies de Paris, Créteil, Versailles et Bordeaux, les seules à ne pas être en vacances. Avec pour mot d'ordre le retrait total du projet.
"Plutôt que de céder (...) morceau par morceau, j'aimerais que le ministre dise : "On reprend tout à zéro et on négocie"", a déclaré Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU. "Le bac, c'est le haut de l'iceberg, considèrent les syndicats lycéens, l'UNL et la FIDL. Il faut arrêter de nous prendre pour des incultes et des imbéciles." Et de contester les principales dispositions du projet de loi, de demander le rétablissement des travaux personnels encadrés (TPE) en terminale, plus de moyens pour l'éducation...
Parallèlement, l'UMP et le gouvernement se sont mobilisés pour venir en aide à M. Fillon. Samedi 12 février, Nicolas Sarkozy et Jean-Pierre Raffarin ont tous deux donné de la voix lors d'une réunion des nouveaux adhérents de l'UMP à laquelle avait été convié le ministre de l'éducation. Dénonçant "les forces de l'immobilisme et du conservatisme", le président de l'UMP a demandé à M. Fillon de "tenir bon", alors que M. Raffarin a rendu hommage à son "courage" et à son "écoute".
Pour tenter de contrer la mobilisation des enseignants et des lycéens, l'UMP entend dépêcher sur le terrain ses parlementaires spécialisés dans les questions d'éducation à "la rencontre des professeurs et des élèves". Une manière d'obliger députés et sénateurs, qui sont nombreux à s'interroger sur l'opportunité de cette réforme, à afficher leur solidarité.
Par ailleurs, l'UMP devait faire distribuer, à partir du 14 février, un million de tracts intitulés "Tous ensemble pour faire réussir nos enfants", comportant les quatre ou cinq points clés de la réforme Fillon (socle commun de connaissances, apprentissage des langues vivantes, bourses au mérite, remplacement des professeurs). Enfin, deux élèves de lycées parisiens ont été désignés pour apporter la contradiction dans les assemblées générales...
Alors, pour ou contre la réforme ? Allez vous manifester ? Qu'est ce qui vous gène vraiment dans cette loi ?